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Actifs dans le domaine des achats depuis plus de 30 ans, nous constatons que le monde associatif tend à développer une culture de l’achat qui lui est propre.
Aujourd’hui, deux modèles s’imposent : celui du secteur public qui s’ancre dans les règles de la commande publique et celui du secteur privé lucratif qui tend à réduire l’achat à un simple flux financier qu’il convient d’optimiser. Le premier modèle est procédurier, bureaucratique, lourd à gérer. Il ne permet aucune souplesse et a tendance à figer les organisations quand celles-ci cherchent à être réactives, agiles et adaptables sur le terrain. Le second fait perdre le sens à l’achat et le déconnecte du projet associatif. L’achat devient un acte « hors sol » en ce sens qu’il n’est raccroché à aucune dynamique institutionnelle et organisationnelle.

Entre ces deux modèles, le monde associatif peut proposer une pratique différente, qui prend racine dans sa culture :

– parce qu’il est riche de courants philosophiques différents et que les institutions qui le composent ont développé une culture du projet capable de générer des dynamiques permettant d’apporter des solutions spécifiques à des publics en difficulté;

– parce que la puissance d’achat qu’il représente lui permet de peser sur des secteurs entiers de l’économie. Cette réalité est d’autant plus forte quand les associations se regroupent pour mutualiser leurs achats. Des solutions émergent, des évolutions sont en cours et de nombreuses associations les expérimentent, dont certaines que nous accompagnons.
Ce qui fonde l’action de l’association, c’est le projet. Il faut donc revenir au projet pour bâtir des solutions et pratiques d’achat en phase avec les spécificités du secteur. Le projet se déploie via l’ensemble des collaborateurs et parties prenantes à l’action : bénévoles, professionnels, personnes accueillies et l’ensemble des partenaires. Ce sont eux qui réfléchissent et donnent des orientations sur la manière dont le projet peut être traduit et porté au travers de l’ensemble des actes d’achat. Les bénévoles apportent la dimension politique en donnant un cadre général et des orientations en matière d’achat, les professionnels garantissent sa déclinaison pratique en développant une technicité, des process et procédures, une évaluation et un retour au politique.
La cohérence du monde associatif repose sur plusieurs éléments : les mutualisations intra-associatives, puis le tissu relationnel entre les associations et, enfin, les mutualisations et les coopérations qu’elles construisent. Il faut donc s’appuyer sur tout cet ensemble de manière matricielle et systémique pour que puisse se créer et se développer une culture commune et spécifique de l’achat.
Le monde associatif cherche à promouvoir son modèle et peser clans les débats d’aujourd’hui. Créer et développer une culture de l’achat reposant sur ses projets et sa lecture des problématiques sociales et économiques est un moyen modeste d’y contribuer.